Si je préside aujourd’hui Allô Victimes France c’est parce que je veux que mon combat avec les administrations, les assurances, les experts, … serve à ceux qui partageraient une tranche de vie identique à la mienne, à la nôtre.
Je n’étais pas préparée et c’était bien ainsi. Mais les conseils avisés, le bon expert, le bon contact au bon moment, font toute la différence sur un chemin hostile que l’on n’a pas choisi. Emma, ma fille de 16 ans, avait des rêves plein la tête. Des projets d’avenir à n’en plus finir. Elle était belle et rebelle à la fois. L’irresponsabilité, l’inconscience et la folie de ce jeune conducteur annulent et détruisent ce que je viens de vous écrire. 23h30, il coupe ses feux pour une raison que j’ignore encore, et s’engage sur la Nationale. Le choc est violent et emporte avec lui les rêves de ma fille. C’était le 11 août 2018, notre vie bascule. Mon fils, AIex, 14 ans était passager avant. Son corps est sauf, son esprit marqué à jamais. Ma fille, Emma, 16 ans, passagère arrière, inconsciente. Grièvement blessée, elle sera héliportée dans un hôpital apte à prendre en charge son urgence vitale. La sentence tombe, le poids des mots s’abat sur nos vies, mon coeur de maman est déchiqueté. Je me ressaisis. Je fais face. Déterminée. Je veux la sauver, je vais la sauver. Elle passera plusieurs mois en réanimation et plus encore en rééducation. Des jours, des semaines, des mois, des années, à me battre pour obtenir le meilleur et les moyens nécessaires pour cette nouvelle vie que nous n’avions pas choisie. Aujourd’hui, Emma est rentrée à la maison pour notre plus grand bonheur. La rééducation fait partie de son quotidien et cela pour encore bien des années. Je suis si fière d’elle et admirative du combat qu’elle mène chaque jour.
Aurélie Vernaz,
Présidente d’Allô Victimes France